CLIENT / LIEU : Fondation Villa Datris pour la sculpture contemporaine, L'Isle sur la Sorgue (87)
EQUIPE : Laure Dezeuze, Laurianne Chalopin, Manon Dol (commissariat, scénographie & graphisme) Jules Fourtine (assistance commissariat), Philippe Berthé (éclairage), Corado Gardone (régie)
CONTENU : sculptures (90 œuvres)
SURFACE : 1500 m2 (intérieurs et extérieurs)
BUDGET EXPOSITION : 300 000 euros environ - COÛT DISPOSITIFS : 20 000 euros (recyclage d'anciens dispositifs)
PHOTOGRAPHIES : © Brice Pelleschi
En 2017, la nature reprend ses droits à la Fondation Villa Datris. « De Nature en Sculpture » invite plusieurs générations d’artistes qui ont reproduit, conduit ou utilisé les éléments naturels dans leurs œuvres. A travers leurs regards se cristallisent les multiples facettes de cette « Nature », à la fois paisible, tumultueuse, merveilleuse et inquiétante.
L’exposition joue tour à tour sur le respect, la vulnérabilité, la force et l’effroi que la Nature suscite en nous aujourd’hui. En filigrane transparait la longue évolution du regard occidental posé sur son environnement. Du Jardin d’Eden aux catastrophes écologiques, de la nature nourricière à celle du sublime, notre vision de nature n’a cessé de se transformer. Aujourd’hui, c’est par nos actions que la nature se métamorphose à son tour. Jouant sur la nature et l’artifice, les artistes d’aujourd’hui vont-ils nous aider à réenchanter la nature de demain ?
L’exposition croise les regards d’artistes sur « notre » nature, des années 1960 à aujourd’hui. Si les peintures classiques de paysages, pittoresques ou sublimes, ont permis de modifier notre regard sur la Nature pendant deux siècles, la sculpture et l’installation in situ vont au cours du XXe siècle traduire notre perception renouvelée sur la nature.
Quelle est la nature d’aujourd’hui ? Grâce aux grandes avancées scientifiques post-guerre, nous ne l’avons jamais aussi bien connue. Pourtant, depuis le bombardement nucléaire d’Hiroshima en 1945, le monde se voit secoué par des catastrophes écologiques de grande échelle jusque-là inconnues, comme la première grande marée noire dû au naufrage du Torrey Canyon en 1967 et la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. Si du point de vue sociétal, ces événements ont généré une prise de conscience écologique collective, ils ont également renouvelé, par les nombreux témoignages photographiques, l’esthétique de ce qu’on appelle le sublime, ce sentiment d’effroi face à la nature cher aux artistes romantiques.
A l’ère géologique aujourd’hui définie comme l‘Anthropocène, c’est-à-dire influencée par l’homme, la dichotomie occidentale entre naturel et artificiel se dissout. Dans l’exposition « de Nature en Sculpture », les artistes nous éclairent sur les poésies de ce nouveau monde. Sous leurs actions, la nature apparaît dans des formes parfois étonnantes mais toujours aussi vitales. Résiliente, elle se transforme, vient perturber nos sens, génère des nouvelles dynamiques, meurt parfois, mais toujours pour mieux survivre. Elle est conduite ou recomposée pour créer des œuvres, hybridées pour jouer de certaines caractéristiques invisibles et se retrouve nichée dans notre quotidien. Enfin, elle réapparaît, non imitée mais reconstituée à partir de matières chimiques ou industrielles.
Et si on arrivait de la Sculpture à la Nature ?

Laure Dezeuze.


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